La collaboration entre la jeune marque et le groupe est l’une de celle issue de ce qu’on appelle « une vraie rencontre ».

Une rencontre entre Judith Levy et Juliette Couturier, co-fondatrices de Même, et Caroline Brisout de Barneville, Directrice du digital, de la data et du consommateur chez Pierre Fabre. Cette dernière a retrouvé chez Même les valeurs profondes qui animent le groupe Pierre Fabre qu’elle a rejoint il y a près de trois ans.

« Je suis très fière d’avoir pu participer à initier un partenariat assez inédit dans l’industrie de la cosmétique… »

Naissance de Même

Judith et Juliette ont monté ensemble la marque de cosmétique Même pour répondre à un besoin spécifique : celui des femmes souffrant d’un cancer et dont les douloureux traitements ont des effets secondaires très lourds pour la peau… Toutes deux ont perdu une proche des suites de la maladie : « Ma mère est morte il y a 10 ans d’un cancer du sein », raconte Judith, « et plus ses traitements s’accumulaient, plus les effets indésirables sur sa peau s’amplifiaient. »

Les deux jeunes filles partagent le même constat : cette expérience traumatisante pour les femmes n’est adoucie par aucun produit de beauté ou soins adéquats. Soutenues par des oncologues et dermatologues, les deux jeunes femmes planchent plusieurs mois sur la formulation de produits, pour s’assurer non seulement de leur efficacité, mais aussi de leur non-toxicité. Les perturbateurs endocriniens sont passés au crible et une première levée de fonds est réalisée afin de financer une étude clinique. Objectif : vérifier que les produits seront tolérés par les malades et qu’ils pourront soulager les différents symptômes : sécheresse de la peau, irritation du cuir chevelu, syndrome mains-pieds…

En janvier 2015, Judith et Juliette lancent leur gamme, digne de la confiance de leurs utilisatrices et vendue sur leur site Internet. Immédiatement, elles sont démarchées par plusieurs pharmaciens, intéressés à l’idée de proposer leurs produits. Mais à deux, il est difficile de suivre le rythme intense des demandes…  Juliette explique : « Nous arrivions à un plafond que l’on ne savait pas comment dépasser, surtout en ce qui concerne la distribution. Nous avions envie de nous développer au sein des services de cancérologie, de manière à aider les patientes le plus en amont possible. Pour cela, il nous fallait former le personnel aux effets secondaires des traitements et aux soins à y apporter, ce qui impliquait de passer beaucoup de temps sur le terrain. »

Pierre Fabre entre en scène

Dans le cadre de leur levée de fonds, les entrepreneuses croisent le chemin de Caroline Brisout de Barneville et Eric Ducournau, Directeur Général de Pierre Fabre, dont le fondateur a toujours veillé à cultiver d’étroits liens avec la sphère entrepreneuriale.

Après avoir passé plus de 18 ans chez L’Oréal, Caroline a intégré Pierre Fabre avec l’envie d’ouvrir le regard du groupe pour ces « indépendants de la cosmétique, qui questionnent l’approche traditionnelle du métier. Avant même de rencontrer Judith et Juliette, je suivais leur marque sur les réseaux sociaux, et j’étais très séduite par la proximité que l’on sentait chez elle avec leurs consommateurs. »

L’équipe Pierre Fabre est aussi impressionnée par les jeunes start-upeuses, animées par une profonde éthique et un sérieux scientifique.

De l’autre côté, les valeurs de Pierre Fabre résonnent fortement chez Judith et Juliette.

« On s’est dit alors qu’il était possible de grandir tout en conservant ses valeurs », se rappelle Judith avec un sourire.

C’est sous la houlette de la marque Eau Thermale Avène, leader de la dermo-cosmétique en France, que Caroline et Eric ont pu apporter au duo ce dont elles avaient besoin : un large réseau de commerciaux déployés en pharmacie et une myriade de visiteurs médicaux ayant accès aux services de cancérologie. Le tout en laissant Judith et Juliette conserver toute leur autonomie.

Chez Même, le partenariat a permis de stimuler l’essor des points de vente, qui sont passés de 350 en 2017 à 1500 cette année.

Chez Pierre Fabre, la collaboration a procuré à Caroline et Eric la satisfaction de pouvoir aller plus loin dans l’accompagnement des patientes tout en se posant des questions sur leur manière de travailler. « Pour nous c’est un réapprentissage qui nous ramène au fondement de nos valeurs, et nous permet d’apporter des réponses plus spécifiques et plus durables aux patientes. C’est quand même ça le cœur de notre mission ! », souligne Caroline.

« L’idée n’était pas de nous racheter », conclut Juliette, « mais d’apprendre et de nous laisser poursuivre ce que nous avions initié, tout en nous aidant à nous développer. Et c’est très rare dans un univers où en général les gros absorbent les petits ! »