Article : Laure Coromines
Durant ses études à Dauphine, il monte une web TV avec un ami. Après un premier stage chez Fabernovel, il est embauché dans le prestigieux cabinet de conseil où il reste 9 ans avant de devenir associé. Après avoir revendu Digitick à Vivendi, il part aux État-Unis monter la filiale de Fabernovel et un espace de coworking. De retour en France, il ressent l’envie de prendre plus de risques, de se sentir « encore plus maître à bord. Être entrepreneur, pour moi, c’est monter des projets et les mener à bout, mais c’est surtout avoir cette énergie créatrice et ce goût du risque. Tout ce qui est inconnu m’attire. »
Fin 2012, il excube Bap.com, recrute Marie, son ex, devenue entre temps sa meilleure amie. Ensemble, ils développent le concept dans un couloir de Fabernovel, sur un petit bout de table. L’entreprise grandit tranquillement : ils cherchent un modèle, lèvent des fonds et emploient aujourd’hui près de 70 personnes.
Après des études de journalisme et un passage à L’Express, la jeune femme travaille comme agent de freelances avant de finalement se reconvertir dans la pub. Le métier est difficile et l’ambiance mauvaise… Après un premier enfant, Marie remet les compteurs à zéro : elle se forme à la PNL et au coaching avant de rejoindre Clément. Après s’être chargée « d’un peu tout » au sein du Morning Coworking, elle est à ce jour en charge des Ressources Humaines. Et s’éclate dans son travail : « on a eu pas mal de surprises en 5 ans, et j’espère qu’on en aura plein d’autres. »
Elle met un point d’honneur à ne recruter que des personnes qui ont le bon état d’esprit, c’est-à-dire qui comprennent que Morning Coworking se veut une entreprise libérée, « même si ce n’est pas évident, et que l’on fait un peu cela à notre sauce, précise Marie. On se doit d’être un laboratoire des RH pour apporter la culture décalée que viennent chercher les boîtes… » Car si on vient dans un espace de coworking pour le lieu, c’est pour l’ambiance et la culture que l’on reste. Il y a donc un vrai enjeu à les travailler soigneusement, et Marie l’a bien compris. Pour remédier au manque de communication en interne, elle met en place les coffee roulettes, car à « seulement 70 », les gens se parlent déjà moins… Marie entend aussi rendre Morning Coworking le plus collaboratif et transparent possible. Exemple : pour démystifier le codir, Marie a décidé d’ouvrir ses réunions à tous ceux qui le souhaitent. « Il n’y a pas de secrets au codir, juste un état des lieux des différents business. D’ailleurs, on va changer le nom… » Et bien sur, Marie est à l’écoute des propositions de tout le monde, « toute initiative est la bienvenue ». Elle mise sur la co-création, car « c’est ça qui crée de la valeur ». Marie aime non seulement responsabiliser ses collaborateurs, mais aussi les impliquer le plus possible afin qu’ils façonnent leur poste selon leurs envies. Dans la même optique, Marie encourage les gens à partir quand ils ne sont plus heureux, soucieuse d’éviter tout sentiment de frustration.
De plus en plus, la DRH modélise sa méthode. Elle a par exemple mis en place un principe auquel ils ne dérogent pas : la non négociation des augmentations. La raison : en règle générale, les femmes et les profils non commerciaux se retrouvent lésés…Et la formule marche : « j’ai l’impression que là, les gens sont plutôt satisfaits », sourit Marie.
Malgré le succès de Morning Coworking, Clément ne se repose pas sur ses lauriers. Il mène à bien plusieurs projets en parallèle : il a notamment développé Link, un logiciel de gestion dédié aux espaces de coworking, et Lex, une app qui aide les salariés des grands groupes à réserver des espaces de travail lors de déplacements. Pierre par pierre, il a bâti un grand écosystème composé « de différentes activités cohérentes autour de la dimension du travailler autrement… », avec toujours comme désir la création de lien pro ou perso.
Son succès ne l’empêche pas de poser un regard lucide sur son parcours. « Le coworking, on y a été tôt, peut-être un peu trop tôt… » Clément se mord les doigts de ne pas avoir frappé plus fort, plus vite. Il considère avoir eu deux ans de retard sur son time to market : « On aurait pu être bien plus grand. Je me rappelle avoir visité des espaces à New York en me disant qu’il fallait absolument qu’on y soit, mais on avait pas assez de sous, on ne l’a pas fait… »
Malgré ces regrets, Clément garde les yeux résolument braqués vers l’avenir : « On a une jolie boîte, un marché en croissance devant nous, cela serait dommage de ne pas continuer à grandir. On commence à avoir une bonne recette, pourquoi s’arrêter alors que ça éclate de plus en plus de monde ? »
Son enthousiasme et son excitation sont intacts : lorsqu’il visite un nouveau lieu, il s’emballe, se projette, rêve d’un restaurant dans la cave, d’une piscine à débordement sur le toit… Et pourquoi ne pas ouvrir un jour un espace dans une ancienne chapelle? Chaque projet est différent, puisque chaque lieu est différent : « c’est un chouette métier, car il y beaucoup de création, c’est sans fin. » Clément réfléchit aussi à la fabrication d’objets pour habiller ses espaces. Il recrute même deux ébénistes diplômés de l’Ecole Boulle pour concevoir les tables du Morning et penser la conception de casiers pour les résidents, façon lycée américain, pour un « total flex office ».
Il est bien la preuve que quand on est entrepreneur, on a toujours envie de faire plus…
Quand on lui demande ce qui fait un bon entrepreneur, Clément répond toujours la même chose : « C’est un cavalier, un champion, celui qui va porter le projet. Ce qui est important quand on entreprend, c’est d’être à fond. Il faut une énergie et une envie considérable, il faut incarner le truc. Ce n’est pas facile de trouver des gens qui ont cette appétence, cette envie, ce goût du risque et de la prise de décision rapide. » Et le serial entrepreneur préfère mettre en garde : « On ne peut pas juste le décréter, c’est un vrai moteur interne. L’entrepreneuriat attire de nombreux profils, et c’est super, mais le revers de la médaille, c’est que ce n’est pas juste une discipline qu’on apprend. Cela relève plus de la personnalité. »
Son ultime conseil se pare d’accents socratiques : « Il faut savoir qui on est avant de se lancer dans un projet, et être bien conscient de ce qui nous anime. »
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