Uzer, en verlan, cela donne « re-use ». C’est bien de recyclage qu’il s’agit avec cette start-up parisienne spécialisée dans les objets connectés. Son produit phare : un petit boitier design, prénommé Eugène, pour accompagner les utilisateurs qui ont parfois du mal à adopter des gestes simples vers une consommation plus durable.
Eugène, c’est une sorte de petit Wall-E qui vous donne la bonne info, au bon moment. Eugène (petit clin d’oeil à Eugène Poubelle) est là pour faire en sorte que chaque emballage qui peut être recyclé le soit. Concrètement, le petit engin, qui a la taille d’un paquet de cigarettes, se fixe au mur et scanne tous vos emballages vides pour savoir s’ils se recyclent et, si oui, comment. Car les consignes de tri ne sont pas toujours claires et évoluent tout le temps… Comme en Vendée ou dans le 3ème arrondissement de Paris, qui s’essaient depuis peu au recyclage du tout plastique. « Il est dommage de jeter des ressources pour ensuite les brûler alors qu’elles pourraient être revalorisées », précise Paul Alarcon. Et c’est d’autant plus vrai pour lui depuis qu’il est père. « Il s’agit de littéralement laisser un monde meilleur à nos enfants. »
En 2013, Paul Alarcon et Clément Castelli décident de s’associer pour monter quelque chose. Ils ne savent pas encore quoi, même s’ils ont déjà tous deux un penchant marqué pour l’écologie.
Après ses études à Lille et l’obtention de son master en commerce international, Paul part en VIE chez Casino en Thaïlande. Il s’envole ensuite pour le Viêt Nam, où il reste plus de deux ans avec comme mission le développement commercial des magasins de proximité. Il reprend contact avec un ancien camarade lillois, Clément, qui après ses études à rejoint une boite spécialisée dans les énergies solaires. Tous deux sentent qu’ils sont arrivés au bout de leurs expériences respectives, et ils bouillonnent d’idées : jardins cultivables sur les toits ? Casiers connectés pour récupérer ses affaires déposées au pressing ?
C’est la fibre environnementale qui prend le dessus et ils se décident pour leur premier produit : une poubelle connectée assortie d’un boîtier. Un vrai défi ! Lancer un produit hardware pour un nouvel usage à destination des consommateurs, c’est s’engager sur un chemin semé d’embûches… En effet, le produit est encombrant et son prix élevé – environ 250 euros. Difficile d’en faire un produit de masse, d’autant plus qu’il s’agit d’un produit de remplacement. Mais les deux jeunes entrepreneurs s’entêtent dans le développement de ce produit. Ils lancent une campagne de crowdfunding, réalisent des prototypes, les présentent lors de salon…Toutefois, au moment de passer à l’industrialisation, ils comprennent brusquement qu’ils n’y arriveront pas. Le marché est trop petit pour trouver un business model viable, et les business angels, frileux à l’idée de financer du hardware, ne suivent plus. C’est un coup dur, il faut tirer une croix sur le produit original… « Mais heureusement que nous avons su écouter les conseils des investisseurs et des industriels. On a arrêté de s’obstiner, sinon, nous n’en serions pas là aujourd’hui… »
Paul et Clément font marche arrière et décident de se concentrer uniquement sur le boîtier. Nouvel écueil : ils sont à court de trésorerie. Qu’à cela ne tienne, 130 000 euros de love money et autant d’aide de la région Ile-de-France et de la BPI plus tard, Paul et Clément peuvent rassembler autour d’eux toutes les compétences dont ils ont besoin : ingénieurs électroniques et mécaniques, bureau d’études et agences web.
Le premier proto Eugène naît en 2016. Produit à Nantes, près de 1 000 boîtiers Eugène ont déjà été vendus à des particuliers ou des grands groupes désireux de réduire leurs déchets.
Eugène fonctionne sur pile recyclable et son autonomie est de plus de 6 mois. Il a été conçu pour être en accord avec les valeurs des cofondateurs, donc pour limiter sa consommation énergétique.
Une fois l’emballage scanné par Eugène, le boitier précise les consignes de tri adaptées en fonction de votre localisation. Car oui, les consignes de tri varient d’un endroit à l’autre, parfois même d’un arrondissement de Paris à un autre. Connecté à une app mobile, Eugène vous fait gagner des points à chaque produit recyclé, points qu’il est possible de transformer en cash. Eugène permet aussi d’avoir accès à un historique exhaustif des produits consommés ainsi qu’à leur fiche nutritionnelle, afin de pouvoir recréer facilement une liste de courses à partir des produits jetés. « Le boîtier sert à mieux trier, mais aussi à mieux manger », précise Paul.
Et aussi à récolter de la donnée…. « Car tout ce qu’on consomme transite par la poubelle », et dans le hardware, quand le volume n’est pas encore au rendez-vous, c’est bel et bien la data qui permet de dégager des marges. Grâce aux données anonymes collectées, Uzer est par exemple en mesure d’aider les marques à orienter le développement de leurs produits grâce à l’identification des nouvelles tendances de consommation.
Après une deuxième levée de fonds de 400 000 euros en 2017, Uzer a composé un board de 5 personnes venant d’univers divers et variés.
Le plus gros challenge à ce jour demeure le recrutement. « On est restés longtemps juste à deux, mais le projet nécessite d’agréger énormément de compétences différentes, que cela soit en ingénierie mécanique, ou en développement front and back. Cela a été long d’avoir les ressources pour internaliser tous ces profils. »
Depuis, Uzer a gagné en flexibilité et en efficacité. Et cela se sent. « On peut enfin se rémunérer. Cela fait beaucoup de bien au niveau psy, on se sent valorisés pour ce que l’on fait… Mais on ressent aussi plus de pression. Celle de ne pas décevoir les gens qui ont misé sur nous. » Les deux entrepreneurs et leur équipe prennent cependant beaucoup de plaisir à avancer ensemble pour surmonter les obstacles. « Il ne faut pas rester bloqué sur la même question pendant 6 mois, car quand on monte une marche, il y en a tout de suite une autre après. C’est un peu tout le temps le démarrage, finalement. » La charge de travail va croissant, toujours. Plus d’utilisateurs, plus de partenariats, plus de gens à gérer en interne…
Paul reste néanmoins débordant d’énergie pour son projet. « Si jamais cela plante, je ne suis pas réfractaire à l’idée de retravailler dans un grand groupe. Mais c’est vrai qu’être entrepreneur, c’est une vie très riche, très dynamique, qu’on a envie de continuer encore un bon moment… » Avec pour objectif à court terme de doubler les équipes.
Intégré au sein de l’incubateur Paris&Co, Uzer a fait le choix de rester pour l’instant sur le marché français, même si l’Angleterre et l’Allemagne montrent une certaine appétence pour le produit. Aujourd’hui encore, Paul est convaincu d’avoir évité le mur en abandonnant son produit original. « Mais on a quand même gardé dans nos bureaux un proto de notre première poubelle. On pourra la revendre quand elle sera collector. »
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